Masaï Mara, Serengeti,… ces seuls noms suffisent à allumer une étincelle dans la prunelle des voyageurs qui rêvent de fouler les terres d’Afrique pour assister un jour au plus beau des spectacles que la Nature ait créé : la grande migration des gnous, un trekking de + de 1 000 km !
Imaginez des troupeaux d’herbivores qui s’étendent à perte de vue et qui parcourent les plaines du Serengeti au Masaï Mara puis du Msaï Mara au Serengeti selon un rituel annuel immuable…
Imaginez une gigantesque file indienne de gnous prêts à parcourir des milliers de kilomètres pour trouver les verts pâturages et l’eau dont ils ont absolument besoin pour vivre…
Imaginez un périple de tous les dangers au cours duquel des millions de gnous auront à lutter pour leur survie et pour perpétuer le miracle de la vie…
Croyez-moi, si un jour vous avez la chance d’assister à cette grande migration terrestre, vous serez terrassé par la beauté de ce spectacle mû par les lois de la Nature…
La grande migration : des chiffres qui donnent le vertige !
- 2 millions de gnous, plusieurs centaines de milliers de zèbres et de gazelles, et leurs prédateurs en embuscade…
- des troupeaux formant des files indiennes pouvant aller jusqu’à 40 km de long
- un trekking annuel de 1000 à 1500 km
- 80 km, la distance qu’un gnou peut parcourir en une journée
- de 50 000 à 100 000 victimes chaque année : accident, noyade, bousculade, épuisement, repas de prédateur…
L’itinéraire de la grande migration au fil des mois
Vous l’avez compris, pour assister à la grande migration des gnous, vous devrez partir au Kenya ou en Tanzanie selon les saisons. Impossible de prédire à l’avance avec précision les dates de la grande migration car celle-ci obéit au cycle des pluies qui n’est pas identique chaque année.
Néanmoins, voici l’itinéraire que suivent les gnous :
Janvier à avril
Les gnous et les zèbres sont dans le Sud-Est des plaines du Serengeti en Tanzanie. C’est la période durant laquelle les femelles mettent bas.
Mai à juillet
La saison sèche arrivant, les troupeaux remontent lentement par l’Ouest vers les le Nord.
Août-septembre
Les troupeaux d’herbivores atteignent progressivement le Masaï Mara au Kenya où ils resteront jusqu’à la fin du mois de septembre.
Octobre
Selon les pluies, les troupeaux sont encore au Masaï Mara ou commencent à redescendre vers la Tanzanie.
Novembre
Le convoi de gnous redescend vers la Tanzanie.
Décembre
Les gnous ont regagné les plaines du Sud-Est du Serengeti : la boucle est bouclée et un nouveau cycle peut recommencer…
Le « crossing », moment crucial et fatal de la grande migration
S’il est un moment de la grande migration qu’il ne faut pas manquer lors d’un safari en Afrique, c’est bien le « crossing » c’est-à-dire la traversée des rivières comme la rivière Mara ou la rivière Talec.
Il faut voir ce convoi énorme de gnous entêtés se jeter tête la première dans la rivière à l’endroit où le rivage est dangereusement escarpé, sillonné de ravines boueuses. Dans le lit de la rivière, c’est une bousculade d’une violence inouïe, la panique acculant les bêtes qui meuglent à vous glacer le sang…
Beaucoup de gnous y laissent leur vie, piétinés par leurs congénères, noyés dans la cohue générale, étouffés dans le bain de foule, happés par les crocodiles qui attendant en embuscade leur banquet de l’année ou dévorés par un lion attendant les plus faibles sur l’autre rive…
Un véritable jeu de massacre dont seuls les plus vaillants ressortent indemnes…
L’ambiance morbide après le passage des gnous
Après la traversée de la rivière, les gnous qui ont triomphé de ce péril continue leur transhumance : les gnous misent sur le nombre pour triompher de tous les dangers, c’est leur stratégie pour perpétuer l’espèce.
Dans le lit de la rivière, les crocodiles ont la panse bien tendue… Les vautours et marabouts se sont invités au banquet…
Mais, et c’est un comble, il y a tant de gnous au menu que les invités sont bien incapables de terminer leur assiette !
Du coup, certains cadavres de gnous partent à la dérive tandis que le reste pourrit lentement à la surface de l’eau.
D’ailleurs si vous vous approchez de la rivière quelques jours après la traversée des gnous, vous risquez d’avoir de violents hauts-le-coeur tant l’odeur de macchabées qui émane des flots est puissante…
Croyez-moi, on ne s’attarde guère d’autant que la scène, avec les vautours perchés sur les arbres morts, est des plus morbides…
Les prédateurs, pas toujours vainqueurs
Lors de mon voyage dans le Masaï Mara, j’ai assisté à l’embuscade d’une lionne qui attendait, tapie dans les hautes herbes, de l’autre côté de la rivière, quasiment sûre de se faire un gnou pour le déjeuner…
Malgré une course impressionnante, elle a raté son coup et les gnous ont réussi à lui échapper, pour cette fois car c’est un nombre que les prédateurs, guépards, hyènes, lions, rôdent dans les parages de la grande migration, attirés par la chair fraîche…
La grande migration est un spectacle d’une beauté sauvage à ne pas manquer… Vous sentirez des frissons vous parcourir l’échine tant la Nature voit les choses en grandiose quand il est question de Vie et d’instinct de survie…
Le trekking des gnous est une odyssée de l’espèce qu’aucun autre spectacle ne saurait égaler.
Et vous, aimeriez-vous assister à la grande migration ?
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