Si Siem Reap voit débarquer des cars de touristes par vagues et des hordes de voyageurs accompagnés de leur fidèle sac à dos, c’est bien évidemment pour les célèbres temples d’Angkor. Mais après 1, 2 ou 3 journées à vous enfiler des temples en série, à piétiner dans les vieilles pierres envahies de troupeaux de bipèdes, à moins que vous ne soyez un féru d’histoire et de vieilles pierres, vous risquez de saturer et de frôler l’écœurement…
C’est là que vous apprécierez de vous offrir une demi-journée de break reposant dans un endroit impressionnant : la forêt inondée de Kompong Phluk et son village lacustre.
Bon à savoir pour visiter Kompong Phluk
- Si on vous propose de visiter le village Chong Kneas plutôt que celui de Kompong Phluk sous prétexte qu’il est plus facile d’accès, refusez : Chong Kneas a vendu son âme pour devenir un attrape-touristes…
- N’écoutez pas ceux qui vous diront qu’il vous faut absolument un guide ou une agence pour aller à Kompong Phluk : vous vous en sortirez très bien tout seuls !
- N’allez pas visiter Kompong Phluk lors de la saison sèche, vous seriez déçus : lorsque le fleuve Tonlé Sap est au plus bas, les habitants désertent le village pour regagner des habitations provisoires sur les rives du fleuve. La forêt n’a plus rien d’inondé et le village n’a plus rien de flottant ! C’est à la saison des pluies que la magie de la mystérieuse forêt de Phluk opère, idéalement entre août et novembre lorsque le niveau de l’eau est au plus haut.
Comment aller à la forêt inondée de Kompong Phluk ?
1- À la recherche d’un tuk-tuk
À Siem Reap, en sortant de votre hôtel ou de votre guesthouse, trouvez un tuk-tuk (c’est un jeu d’enfants !) et négociez le prix à la demi-journée (durée suffisante pour l’excursion). En 2009, j’avais payé le chauffeur de tuk-tuk 13$.
2- Balade en tuk-tuk
Dès que le tuk-tuk sera sorti de la ville, vous vous retrouverez baignés dans une campagne authentique où les rizières vert tendre sont éclaboussées par les rires d’une ribambelle d’enfants, trop heureux de crier des « Hello ! » sur votre passage !
3- Passage obligé par la billetterie
Au bout d’une petite heure de tuk-tuk, vous arriverez au « point de billetterie » où vous achèterez les sésames pour la visite du village en bateau. Sachez qu’en 2009, j’ai payé 20$ : j’avais trouvé le prix excessif (aurais-je été un bon pigeon blanc sur ce coup-là ?) mais étant arrivé à ce point, je n’avais pas envie de renoncer. Et en plus, j’apprenais en même temps que j’allais devoir enfourcher une moto-dup (inclus dans le prix) pour aller jusqu’à l’embarcadère car, me dit-on, la piste est « a little bit rusty »… Ça promet !
4- Vous avez gagné un petit tour en moto-dop !
Vous voilà partis pour 4 km de moto-dup : cramponnez-vous à votre chauffeur car effectivement la piste est parsemée de nids de poule, enfin à ce stade-là, ce sont plutôt des nids d’autruche !
5- Embarcadère en vue !
À l’embarcadère, si on vous apporte une chaise en plastique, ce n’est pas pour vous asseoir mais pour vous permettre de grimper dans une grande barque couverte à moteur qui, il faut bien le dire, n’est plus de la première jeunesse ! A bord, les chaises en plastique disposées sur le fond de la barque sont cette fois prévues pour y accueillir vos petites fesses encore mal remises de voyage en moto-dop !
6- Promenade dans un labyrinthe d’eau
Attention, départ ! La barque se faufilera dans un dédale de chenaux sans terre visible à l’horizon. Inutile de me demander comment ils font pour se repérer sans indication clairement identifiable, je n’en sais fichtre rien !!! Au bout d’une heure, vous arriverez en vue de la forêt inondée de Phluk et de son village flottant, bien mérités !
La forêt inondée de Kompong Phluk et son village flottant
Vous n’aurez aucun mal à reconnaître la forêt inondée de Kompong Phluk car vous allez pénétrer dans un autre monde…
La nature prend là une allure extraordinairement étrange avec ses arbres aux airs fantomatiques qui semblent avoir été comme statufiés ! La mangrove n’est pas en reste et semble protéger la vie du village sur pilotis.
La balade en bateau à travers le village ouvre les portes d’un monde à des années-lumière du nôtre. C’est réellement impressionnant de pouvoir découvrir un pan de ce mode de vie particulier où finalement le Tonlé Sap, mère nourricière des cambodgiens, sert à peu près à tout : cuisine, vaisselle, pêche, baignade, lessive, toilette, douche…
Si nous, voyageurs, sommes fascinés par l’atmosphère dépaysante du village de cette « tribu des eaux », certains de ces habitants rêvent de quitter leur village et ses rudes conditions de vie, de laisser derrière eux cette situation d’autarcie forcée… De plus, les plaisirs liés à la société de consommation sont un phénomène naissant dans les villes et les jeunes de ce village, comme tous les jeunes, rêvent d’y goûter…
Cette excursion qui vous fera rentrer à votre hôtel en milieu d’après-midi permet de découvrir une autre facette du Cambodge qui ne peut laisser indifférent le voyageur qui garde les yeux et les oreilles grand ouverts sur le monde qui l’entoure…
Et comme des images en disent plus que de longs discours, je vous emmène découvrir Kompong Phluk en images…
Kompong Phluk comme si vous y étiez !
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