Je vous en avais parlé, là voilà enfin ma fameuse rubrique sur la Côte d’Azur, destinée à vous donner plein d’idées de découverte lors de vos prochaines vacances ! Et quoi de mieux pour l’ouverture de cette rubrique que de vous parler d’un événement à la fois sportif et solidaire qui a lieu tous les ans au mois de mai. Oui, parce que je sais que certains d’entre vous aiment les vacances sportives ! Et en plus tout le monde peut participer, sans discrimination !
Nice 24H le défi : c’est quoi ?
24H le défi, c’est une course d’endurance exceptionnelle organisée par le Rotary Club Nice Riviera Côte d’Azur qui dure 24H.
24H au cours desquelles chacun peut participer 20 minutes, 1H, 3H… ou 24 H ! L’idée ? Créer un grand moment de partage et de solidarité permettant d’agir en faveur de la reconnaissance et de l’acceptation des personnes en situation de handicap. Quel que soit ce handicap. Montrer que nous sommes riches de nos différences et que si dans les entreprises, il y avait la même solidarité, le même regard bienveillant, la même volonté de partage, on pourrait créer une belle dynamique, un bel élan car :
« Seul on va plus vite. Ensemble on va plus loin. »
Je n’avais encore jamais participé à une course ou à une quelconque épreuve d’endurance mais je me suis inscrite à 24H le défi pour 3 raisons :
- la cause, j’avais à cœur de soutenir l’emploi des personnes handicapées
- le partage, c’était l’occasion de relever ce défi avec des personnes chères à mon cœur
- l’occasion de me dépasser, parce que dans ce genre d’épreuve chaque km compte… et parce que l’effort est aussi un hommage au courage dont font preuve les personnes handicapées pour surmonter les difficultés du quotidien.
Mon impression suite à ma première participation à 24H le défi
24H le défi édition 2016 commençait ce vendredi 13 mai à 17H pour s’achever le lendemain, samedi 14 mai à 17H. Donc vendredi sitôt après le boulot, j’ai filé à Nice et à 19H, je rejoignais mes ami(e)s sportifs sur le parcours de 2km avec le premier dossard de ma vie : n°937 pour quelques heures de marche (Oui hein, on n’est pas obligé de courir, on peut aussi marcher vite ou lentement !)
Je n’avais pas de programme, je ne savais pas combien de temps j’allais marcher, combien de temps mon corps allait tenir. Ce que j’ai trouvé génial, c’est d’y participer dans un état d’esprit très bon enfant : on papote, on rigole tout en avançant. Sur le parcours, il y a des jeunes et des moins jeunes. Des couples et des solitaires. Des familles et des tribus. Des athlètes, des sportifs et des moins sportifs. Des personnes avec un handicap, visible ou moins visible. Mais il y a surtout un bel élan de partage et de solidarité sur ce bout de bitume. Et ça, tout de suite, ça me plait bien. Alors j’avance, j’avance. 1H, puis 2, puis 3.
À la fin de chaque tour, au ravitaillement chacun peut se réhydrater, se requinquer avec un morceau de gâteau, des fruits secs. Les bénévoles, sans qui rien ne serait possible, sont là, offrant un sourire à chaque participant faisant une halte.
Je fais une 4ème heure. Il est 23H, j’ai parcouru 30 km. J’aurais bien poussé jusqu’à réaliser l’équivalent d’un marathon mais la voie de la raison me pousse à rentrer et faire une « nuit normale » pour essayer de revenir faire une paire de km le lendemain. Décision payante au final !
Le samedi matin, je me lève. Oh, j’ai bien quelques petites douleurs mais rien de bien méchant, ça doit le faire. Je retrouve mes amis : Véro, Thérèse, Anne, Laurent à 9H30 et c’est reparti.
Les 42 km sont vite atteints alors je me dis que 50 km ça doit être possible. Je fais des pauses entre 2 pour pouvoir repartir car l’air de rien, les km avalés se sentent dans les pattes. Vers 13-14h, je ne sais plus exactement, je fais une pause car mon genou gauche commence à menacer de faire grève… Suis pas sûre de pouvoir continuer. Finalement après une bonne pause, je repars, doucement et je continue à avancer. Les km s’enchaînent, l’heure passe. Il reste environ 2H avant la fin de la course. Je découvre que je suis classée 52ème ! J’y crois pas !
Et là, parce que je suis un tout petit challengeuse, je me dis que j’aimerais bien finir dans les 50 premiers, ce serait un exploit pour moi. Mais pour cela, il va falloir continuer à avancer pour éviter que ceux qui sont derrière moi me passent au classement s’ils sont toujours sur le parcours, et pour grignoter quelques places.
60 km. Cela devient très difficile. Mon genou me fait mal et je commence à avoir une douleur sous l’os de la cheville. Mais je peux encore marcher. Je n’ai pas envie de m’arrêter maintenant. Je marche avec Laurent : ne pas être seule incite aussi à continuer ! Il y a encore du monde sur le parcours : les compétiteurs, partis pour faire les 24H dans leur totalité, marchent aussi : parce que chaque km compte… Sur le parcours, il y a aussi tous les athlètes en situation de handicap, comme des sourds, qui continuent à avancer… Des personnes en fauteuil roulant dont la détermination n’a d’égal que leur sourire… Eux non plus ne lâchent rien.
Je sais que je peux atteindre les 70 km c’est faisable (un rapide calcul temps-vitesse de marche me le confirme). je suis obligée de courir pour soulager mes muscles : étrangement je souffre moins en courant. Il reste maintenant un peu moins de 40 minutes. J’ai 70 km au compteur. Mathématiquement parlant, je peux encore faire 2 tours. C’est faisable. Alors j’avance encore. Le dernier tour est rude mais je le termine ! 74 km en un peu plus de 10H et 47ème au classement sur 720 participants, inespéré pour moi qui n’avais jamais dépassé les 25 km en marche rapide sur une même journée. La détermination est aussi liée à la nature de l’événement : on a vraiment envie de se dépasser quand on participe à 24H le défi.
Au final, pas mal de participants ont largement dépassé les 100km sur les 24H de défi : des sportifs valides mais aussi des personnes sourdes, en fauteuil roulant… Même avec un handicap, on peut. Une belle leçon pour les entreprises qui hésitent encore à embaucher des personnes handicapées…
Franchement bravo aux organisateurs et aux bénévoles de rendre ce genre d’événement possible, de montrer que le sport rassemble dans un monde qui stigmatise l’Autre… de montrer que l’Humain est la plus belle des ressources de notre monde…
Sans compter qu’à côté de la course, il y avait les animations, concerts, cours de zumba, mais aussi la buvette, la consigne, les ravitaillements, la tente pour les compétiteurs…
Aujourd’hui, j’ai du mal à marcher, mais je ne regrette pas d’être allée jusqu’au bout de ce que je pouvais donner…
Alors si en mai 2017, vous êtes en vacances à Nice, venez participer à 24H, le défi !
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