Jamais je n’aurai dû faire étape à Cerro Cathedral, la station de ski la plus populaire d’Argentine et aussi la plus proche de Bariloche, la capitale du chocolat et des glaces ! Forcément la « remontée » de la Patagonie pour rentrer à Buenos Aires n’était absolument pas prévue ainsi à la base, mais c’est ça aussi la liberté de voyager en van aménagé !
Donc ce jour de petite rando, même si ce n’est certainement pas le trek du siècle, est pour moi qui aime tant marcher un jour béni… Mais allez, je te raconte !
Poser le van pour la nuit dans la station déserte de Cerro Cathedral
Pour rappel, après une balade gourmande dans Bariloche, la perspective de poser le van pour la nuit dans une rue de Bariloche n’était guère enthousiasmante… Autant le van c’est vraiment trop génial dans les grands espaces, autant en ville, même s’il est super maniable, c’est pas forcément le top.
Donc décision prise de mettre le cap sur Cerro Cathedral, station de ski toute proche de Bariloche. Il suffit de longer le lac Nahuel Huapi en sortant de Bariloche. Et la route pour Cerro Cathedral prend au km 8,6. Et 11 km plus tard, arrivée à Cerro Cathedral.
11 km… une aubaine pour les habitants de Bariloche dingues de glisse. Genre tu sors du boulot, et hop tu vas skier!
Bon là, c’est pas le même délire, la station de Cerro Cathedral est déserte. Y a pas âme qui vive ! Nulle part. Tout est fermé. Closed. Vraiment closed. Pour rappel, on est au mois de mars, ce qui signifie qu’on est fin d’été début d’automne là-bas, d’où la station fermée.
Il y a un immense parking. Sûrement blindé en saison, il est, à l’image de la station, archi désert. Je n’ai que l’embarras du choix pour me garer ! Pas l’endroit le plus glamour pour passer la nuit mais au moins, je serai à pied d’œuvre pour une petite rando demain matin qui devrait me permettre d’apercevoir le Cerro Tronador enneigé.
Ma rando depuis Cerro Cathedral : entre vision d’horreur et vue ❤❤❤
D’habitude j’émerge vers 6-7h du mat’ mais ce matin, il est déjà 8h10 quand j’ouvre les yeux !!! Je ne sais pas si c’est l’effet « nuit sur un immense parking désert » qui m’a permis de dormir comme un bébé ?… En tout cas le nuit a été super calme et bien froide encore une fois !
Première partie de rando
A 9h40 – ouais je sais, je me suis préparée à la vitesse d’un escargot ce matin -, je suis enfin d’attaque pour commencer la rando « trekking del bosque » qui mène à l’arrivée des petits œufs… qui fonctionnent ! Mais bon, mes jambes me feront économiser 395 pesos. Et puis quand on vit sur les routes dans un van, on a un peu tendance à s’ankyloser quand même !
Sauf qu’à peine sortie de Cerro Cathedral, j’ai du mal à suivre le sentier qui n’est pas de la première évidence. Du coup, je me plante de chemin. Mais évidemment, je ne m’en rends pas compte tout de suite, sinon ce ne serait pas drôle ! J’atteins « Plaza » quand je m’en rends compte : ce lieu est matérialisé sur la carte de l’office du tourisme de Bariloche que j’ai en ma possession.
La carte n’est pas très détaillée mais une chose est sûre : je ne suis pas du tout du tout au bon endroit ! Et y a pas un chat pour me renseigner… Les rares touristes ont emprunté les petits œufs, je crois que je suis la seule dingo à avoir envie de me taper l’ascension à pied !!! Ah si, y a un ouvrier qui travaille sur un pylône : ouf, il me confirme que je peux bien rattraper le terminal des petits œufs.
Çà monte raide. Il fait hyper chaud. Et je suis 10 fois trop couverte. Je sue à grosses gouttes mais j’essaie quand même de maintenir la cadence. Au final, 1h30 après avoir quitté Cerro Cathedral, me voilà à l’arrivée du premier tronçon des petits œufs : 650 m de dénivelé sur environ 6 km. Pas mal, mais j’ai un coup de barre !
Et là vision d’horreur… A ce niveau-là tout est en travaux… Le paysage est défoncé par les engins. Et en plus, on ne peut pas randonner sur cette zone pour aller jusqu’au sommet : je suis obligée de prendre le télésiège « Diente de Caballo ». Genre il n’aurait pas pou prévenir à l’office du tourisme de Bariloche quand je leur ai demandé pour les randos à Cerro Cathedral ??? Vraiment je déteste être prise ainsi en otage…
Et vous savez quoi, j’étais tellement dégoûtée que j’ai même pas pensé sortir mon appareil photo ! Donc toutes les photos de cet article ont été prises tout en haut 😉
Seconde partie de rando
Donc je prends ce foutu télésiège. A l’arrivée, petite marche d’1,2 km appelée « trekking a las nubes ». Et là, j’avoue, après la déception de ne pouvoir réellement randonner, la vue est juste merveilleuse ! Des pics acérés, des sommets à perte de vue et… le Cerro Tronador, sommet de plus de 3 000 m d’altitude à cheval entre Argentine et Chili ! La Cordillère des Andes si proche me file le frisson… Je sais déjà que je reviendrai un jour explorer ce coin du monde qui n’en finit pas de m’allumer des étoiles dans les yeux…
Y a du vent. Quelle banalité de dire cela. Le vent, faut-il le rappeler, n’est pas une légende en Argentine ! Aujourd’hui, il est largement supportable alors je ne boude pas le plaisir de pique-niquer avec vue.
Puis l’heure est venue de redescendre. Marche, télésiège et remarche car je campe sur mes positions d’utiliser mes jambes 😉 Même que cette fois, je ne me plante pas de chemin ! Arrivée au van, bah je suis bien claquée !
Bon, faut quand même reprendre la route car le chemin jusqu’à Buenos Aires est encore long et quelques km, c’est toujours ça de pris pour les jours à venir. Donc cap pour une nuit au bord du lac Nahuel Huapi. A très vite pour la suite de mes aventures dans ce pays extraordinaire !
Après une première partie de rando comme ça, j’imagine bien à quel point cette vue admirable à l’arrivée là-haut a du te mettre du baume au coeur ! C’est tout de même un bien joli lot de consolation 😉 Merci pour le partage !
C’est tout à fait ça ! 😉