Parc Monte Leon en Patagonie : comment je suis entrée dans un parc fermé au public !
Après m’être offert un tour de piste de 200 km en Patagonie sur le Ruta 9, me voilà donc ce matin aux portes du parc Monte Leon. Le parc Monte Leon est situé à environ 210 km au Nord de Rio Gallegos, sur la fameuse Ruta 3 quasiment à l’intersection avec la Ruta 9. Mais il est surtout réputé atypique, peu fréquenté, à l’écart des circuits touristiques… Et les guides n’y accordent que quelques lignes… Alors forcément j’avais très envie d’aller y faire un tour !
Parc Monte Leon : étrange entrée dans un no man’s land
Le jour pointe son nez. Pour ne pas changer de l’ambiance de ces derniers jours, il fait froid et humide dans le van. Le bureau d’information du parc Monte Leon est à 10 m du van. Après un café et un p’tit déj’, on est d’attaque !
Le bureau d’information est fermé. Y a pas un chat. Juste un registre qu’il faut remplir, un prospectus avec le plan du parc Monte Leon, un autre incitant à la vigilance en raison de la présence du puma sur le territoire (!!) et une affiche indiquant que l’entrée du parc est en fait à 6 km en allant vers le sud.
Du coup, disciplinée, je remplis le registre avec numéro de passeport et tout et tout, et on reprend le van pour atteindre l’entrée.
À la « vraie » entrée du parc, il y a une barrière fermée par un cadenas. Je descends du van. Comme il n’y a personne et que tout est en libre accès, je me dis qu’on doit pouvoir l’ouvrir soi-même cette barrière. Effectivement, il y a un « anneau ouvert » dans la chaîne et la barrière s’ouvre donc très facilement malgré le cadenas. Yes ! Parc Monte Leon, c’est parti !
C’est quand même étrange… tout est tellement désert que si je n’avais pas lu des commentaires particulièrement élogieux sur internet au sujet du parc Monte Leon, j’aurais presque pu croire que ce parc n’était jamais visité ! Au moins, on ne risque pas d’être gêné par le monde !
Parc Monte Leon : des sites un peu décevants
18 km de piste en très mauvais état entre l’entrée et le premier point d’intérêt. Ça secoue méchamment. À l’arrière, c’est une nouvelle fois la fête dans les placards ! Par mauvais temps, la piste doit sûrement être complètement impraticable.
Premier stop : une colonie de manchots de Magellan… de loin !
On descend du van pour partir à l’assaut du Sentier Pinguinera menant à la «maison» des pingouins. Le sentier traverse la steppe mais ne présente guère d’intérêt… Il faut quand même compter environ une heure et demie aller-retour jusqu’à la colonie de manchots.
Et là, déception : les manchots sont bien loin du sentier. Quant à l’observatoire, s’il offre une vision panoramique sur toute la colonie, sans jumelles ou zoom photo puissant, vous ne verrez pas grand chose. Ils sont loin les manchots. Limite, je préfère profiter de la vue somptueuse sur les falaises déchiquetées et écouter le vacarme des vagues se brisant violemment sur la roche.
Pour les manchots de Magellan, mieux vaut aller à Punta Tombo ou à la réserve de Cabo dos Bahias : l’expérience y est exceptionnelle !
Second stop : lions de mer… où ça ?
Nouvel arrêt. Un espèce de parking. Une passerelle longue de 400 m censée mener à la tribu des lions de mer. Sauf qu’au bout, on surplombe la falaise et… Rien, absolument rien ! Pas l’ombre d’un lion de mer en vue, ni sur les rochers, ni dans l’eau…
C’est vraiment décevant après avoir profité d’un lion de mer pour moi toute seule sur la plage de Comodoro Rivadavia !
À priori reste donc la plage, l’isla Monte Leon atteignable à marée basse et le camping où on a l’intention de passer la nuit à l’abri dans notre van.
Quand une ranger met fin à la visite du parc Monte Leon…
Étrange, le camping est clos et bien clos. Rien. Personne. C’est limite un peu glauque du coup. J’approche des sanitaires pour voir. À ce moment-là, une ranger du parc surgit de nulle part et me fait la leçon en anglais (après m’avoir bien fait comprendre que dans un pays où ça parle espagnol, il était de mon devoir de parler espagnol…) genre :
« J’étais très inquiète pour votre sécurité bla bla bla. Vous êtes rentrées alors que le parc était fermé et que la barrière était close bla-bla-bla. C’est un parc national et si c’est fermé c’est pour votre sécurité ! Vous n’avez pas vu le panonceau à l’entrée indiquant clairement que le parc est fermé ? bla bla bla Normalement, je devrais vous mettre une amende pour effraction… »
Et moi, de mon air le plus désolé d’expliquer que non je n’ai pas vu le panneau, de me confondre en excuses… En même temps, avec :
- un registre en libre service
- un plan du parc à dispo en libre service
- une affiche indiquant où se trouve l’entrée du parc
- personne au bureau d’info
- une chaîne s’ouvrant malgré le cadenas (dire que j’étais trop fière d’avoir réussi à ouvrir la chaîne en 2 temps 3 mouvements !)
je ne suis pas totalement coupable !… D’ailleurs la ranger reconnaît qu’elle a dû s’absenter au moment de l’ouverture matinale normale du parc…
Je lui dis aussi qu’on a croisé un autre véhicule dans le parc au niveau du sentier des pingouins. Elle me répond que le parc n’était pas ouvert au moment où nous on est rentrées, mais que le parc Monte Leon a ouvert après… donc eux avaient le droit d’entrer… Franchement je comprends rien à l’affaire !
Et là elle nous dit qu’on peut rester un peu mais qu’elle va refermer le parc en début d’après-midi… J’hallucine complet ! C’est quoi ce parc ?!! Trop dég’ car on avait décidé de se poser là 2 jours tranquillou…
On ressort du parc Monte Leon avec des mines déconfites : on n’en gardera pas un bon souvenir ! Nos plans sont à l’eau… on pique-nique à l’extérieur du parc, tout en cogitant à la suite du voyage car là… ça chamboule un peu tout !
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