L’expédition à « Isla Pingüino », l’île des Pingouins, c’est un peu les Galapagos de la Patagonie ! Voir en une seule petite journée une colonie de manchots de Magellan, les rares Gorfous Sauteurs (clou de l’expédition), des albatros, des lions de mer, des éléphants de mer, des dauphins, des cormorans royaux, des pétrels géants, une éclipse et un manchot tout droit venu de Nouvelle-Zélande dans un cadre paradisiaque et sauvage, c’est juste exceptionnel !
À tel point que je n’ai pas peur de vous dire que l’excursion à « Isla Pingüino » depuis Puerto Deseado, c’est le « must to see » de la Patagonie Argentine, encore mieux que Punta Tombo si vous voulez mon avis. Je n’ai pas échoué par hasard à Puerto Deseado. C’était une étape incontournable de mon voyage en Argentine parce que je savais qu’on pouvait observer les Gorfous Sauteurs, une espèce de manchot toute rigolote avec des yeux rouges et de grands sourcils jaunes…
Arrivée à Puerto Deseado : enfin une ville qui respire la quiétude !
Après un bivouac fabuleux sur une immense plage au sud de Comodoro Rivadavia, ville triste et impersonnelle défigurée par l’industrie pétrolière, je mets le cap sur Puerto Deseado, non sans appréhension car les villes de Patagonie ne m’ont guère enthousiasmée jusqu’à présent. Et pour ne pas arranger les choses, la traversée de Caleta Olivia me serre le cœur… Cette ville affreuse semble être le fruit d’une procréation industriellement assistée avec :
- son expansion anarchique,
- ses cuves de pétrole
- ses engins de forage
- ses décharges à ciel ouvert…
Quelle horreur de voir la pampa ainsi saccagée… Heureusement 300 km plus tard, l’arrivée à Puerto Deseado me fait un bien fou ! Je ne sais expliquer pourquoi mais cette ville-là est apaisante, il y règne une douceur de vivre qui m’aide à effacer la vision d’horreur…
Et cette quiétude qui donne envie de poser ses valises est aussi et surtout liée à Darwin Expeditions, l’agence qui organise l’excursion à « Isla Pingüino »…
Darwin Expeditions : ah si toutes les agences étaient comme cela !
Avec son allure de grand chalet montagnard, on ne peut pas rater Darwin Expéditions, située à l’entrée de la ville. À peine entrée, je suis déjà enchantée par la qualité de l’accueil de Javier et de Roxanna, qui parle français et qui adore les français !
Tout de suite, on sent les passionnés qui ont envie de partager leurs connaissances et de faire en sorte que le séjour des voyageurs à Puerto Deseado se passe merveilleusement bien. D’ailleurs, ce jour-là, le vent patagon faisant une fois de plus violemment des siennes, ils ont immédiatement proposé de garer le campervan à côté de leur bâtiment pour qu’on soit mieux abrité.
Le « chalet » de Darwins Expeditions est super agréable pour :
- prendre un café dans la partie « salon »,
- bouquiner
- ou consulter ses mails car ils vous offrent le wifi, et ça marche plutôt pas mal.
Déjà là, je sens que je vais regretter de ne pas pouvoir rester plusieurs semaines dans ce lieu chaleureux où on se sent comme chez soi. Bien sûr, je réserve tout de suite pour l’expédition à « Isla Pingüino ». Roxanna en parle avec un tel enthousiasme que j’ai déjà hâte d’y être !
« Isla Pingüino » et Gorfous Sauteurs, me voilà !
Navigation… cap sur « Isla Pingüino » en zodiac !
Il est 8H ce matin-là quand je monte à bord du zodiac de Darwin Expéditions en compagnie d’une vingtaine de personnes. Je suis excitée comme une puce, je sens que la journée va être mémorable ! « Isla Pingüino » est située à 25 km au Sud-Est de Puerto Deseado : il faut compter 45 min à 1H de navigation pour rejoindre l’île tant attendue.
C’est Javier qui est aux commandes du zodiac tandis que Roxanna donne des explications. Tous deux veillent à la sécurité et au bien-être de chacun. Cela faisait des lustres que je n’avais pas vu un tel professionnalisme lors d’une excursion !
Avant de débarquer sur « Isla Pingüino », on s’approche d’îlots. Roxanna veut nous montrer une colonie de lions de mer et des cormorans royaux. Le festival commence !
L’arrivée à « Isla Pingüino » est carrément rock’n roll car il faut débarquer, malgré les vagues, sur des rochers pointus, recouverts d’algues vertes glissantes à souhait !
Une colonie de manchots de Magellan nous accueille : Roxanna nous donne pas mal d’explications captivantes sur la vie des manchots tout en veillant à ce que chacun respecte ce paradis sauvage et préservé.
On grimpe jusqu’au phare abandonné qui fonctionnait autrefois avec la graisse des animaux chassés. Je regarde à droite à gauche… mais où sont les Gorfous Sauteurs ?…
Yes, les Gorfous Sauteurs !
Les Gorfous Sauteurs sont de l’autre côté de l’île. Ils sont nombreux et on peut s’en approcher de près ! Et là, avec Darwin Expéditions, c’est pas genre 5 minutes le temps de pouvoir dire « j’ai vu les Gorfous Sauteurs », de prendre 3 photos ou selfies souvenirs et de repartir aussitôt… Bien au contraire, on reste longtemps à les observer.
Je suis à quelques mètres à peine. Il faut les voir se déplacer en sautillant de rocher en rocher. Quel privilège d’être là, au beau milieu de ces curieux oiseaux aux grands sourcils jaunes !
En même temps, on a le droit à :
- l’éclipse partielle du soleil qui plonge l’île dans une ambiance à la lueur étrange. Roxanna a tout prévu pour qu’on puisse observer l’éclipse en toute sécurité
- la pause maté, le premier du voyage, qui renforce encore la convivialité de cette journée de rêve
- un gorfou sauteur « spécial » arrivé tout droit de Nouvelle Zélande. Ce fait est suffisamment exceptionnel pour avoir attiré des biologistes dans le groupe. Bon il est moins beau que les autres mais je ne boude pas mon plaisir !
Pique-nique au milieu de nulle part !
Il est déjà midi ! On quitte les Gorfous Sauteurs pour faire le tour de l’île et découvrir une colonie de lions et d’éléphants de mer affalés au soleil sur la plage. Tentative d’approche en silence en groupe de 20 personnes : défi relevé haut la main par Roxanna !
Et… c’est l’heure du pique-nique. À l’endroit du débarquement, au milieu des manchots de Magellan, en moins de temps qu’il n’en faut pour dire ouf, de grandes planches sont posées sur des rochers : et hop des bancs ! De la glacière, sont sortis des plateaux de sandwichs au fromage, au salami, au poivron, à la viande, des pommes et du jus de fruits (à boire dans des gobelets réutilisables !). Une organisation aux petits oignons et un pique-nique dans un cadre fantastique !
Le temps file à folle allure. Il est déjà l’heure de quitter l’ile, snif, snif ! Le retour à bord du zodiac est aussi rock’n roll qu’à l’arrivée !
Festival en mer !
Mais la navigation retour prendra bien plus de temps que l’aller. Et pour cause, des rencontres magiques nous attendent ! Un banc de sardines a attiré des albatros, des sternes, des cormorans royaux, des manchots qui se gavent dans un joyeux bordel !
Et, invités VIP à ce festin poissonneux : les toninas ou dauphins de Commerson, noir et blanc, les plus petits dauphins du monde ! Il y a même une mère et son petit… Mais quelle chance ! La journée finit en apothéose. Bon pour les photos c’est compliqué, les dauphins ne prennent pas la pose et le zodiac tangue un peu quand même !
Là encore Roxanna et Javier ne regardent pas leur montre : on reste un bon moment à les observer quitte à rentrer plus tard que prévu. L’essentiel pour eux, c’est que cette journée ait dépassé nos espérances ! Et c’est le cas !
De retour à la base, j’ai presque envie de me pincer pour être sûre que je n’ai pas rêvé cette journée ! Vraiment si vous avez l’occasion, je vous recommande autant cette excursion que Darwin Expéditions.
Infos pratiques concernant l’excursion à « Isla Pingüino »
Sont indispensables :
- Un bon coupe-vent. Même s’il fait du soleil, ne vous faites pas avoir, avec le vent sur le zodiac, vous pouvez être congelés !
- Un bonnet, surtout si vous êtes sensibles des oreilles
- De bonnes chaussures type chaussures de marche, ou à la rigueur des baskets avec une bonne semelle
- Un pantalon long
- Lunettes de soleil et crème solaire
- Une bouteille d’eau, cela va de soi
- Et bien sûr votre appareil photo pour immortaliser l’aventure !
Le coût de l’expédition – environ 100 € par personne – n’est certes pas donné mais pleinement justifié.
Ah, « Isla Pingüino », j’en rêve encore aujourd’hui !
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