Le volcan Lascar… Sacré nom pour un volcan que je ne suis pas prête d’oublier ! Le point culminant de mon séjour de 10 jours à San Pedro de Atacama. Un volcan encore en activité. Un volcan flirtant presque à 6000 m d’altitude : 5592 m d’altitude, c’est tout comme, non ?
Oui, le dernier jour de mon séjour à San Pedro de Atacama, j’ai eu cette chance énorme de gravir un volcan dans l’un des plus beaux endroits du Chili. Car c’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de gravir un volcan ! Cette expérience restera gravée au Panthéon de mes souvenirs de ce voyage au Chili particulièrement grandiose !
Pourtant, j’ai tellement hésité en mode « j’y vais j’y vais pas » que j’ai tout simplement failli ne jamais gravir le fameux Lascar !

Tim de l’agence Voyage Atacama
Réserver l’ascension du volcan Lascar : pourquoi j’ai autant tardé…
Les conditions peu engageantes de certaines agences
Pendant mon séjour à San Pedro de Atacama, je suis allée me renseigner dans l’une des agences du centre-ville pour connaître les conditions de l’ascension du volcan Lascar. Franchement, j’ai été bien reçue. Le gars, très sympa, a pris le temps de m’expliquer exactement comment la journée se passe. Mais j’avoue qu’en posant des questions, certains aspects du discours ont un peu refroidi mon enthousiasme.
〈 Extrait de conversation 〉
Moi : Combien de personnes maximum dans un groupe ?
Lui : 6 personnes max pour 1 guide. → Heu s’il y a un problème à cette altitude, c’est beaucoup non ?
Moi : Que se passe-t-il si le groupe est vraiment trop lent ?
Lui : Dans ce cas, il est possible que vous n’alliez pas jusqu’au sommet du volcan. → Donc en gros, selon le groupe dans lequel tu tombes, il faut se préparer à l’éventualité de ne connaître que la pente du volcan…
Moi : Que se passe-t-il en cas de problème sérieux ?
Lui : En cas de problème sérieux, le guide s’occupe de la personne concernée et refile le reste de son groupe à un autre guide. → Heu, du coup, ça peut faire jusqu’à 11 personnes pour l’autre guide…
Moi : Que se passe-t-il si je suis trop lente ?
– Si tu es trop lente mais que tu supportes bien l’altitude, le guide et le reste du groupe te laissent dans la pente en mode balade-toi tranquillement, on te récupère au retour. → Ah, sympa, donc en gros je me dém…. au beau milieu de nulle part!
Tu vas peut-être trouver que je me fais des nœuds au cerveau pour rien… On n’y pense pas toujours quand tout se passe bien mais en cas de problème, c’est important que les conditions de sécurité soient réunies. A plus de 5000 m d’altitude, sur un volcan actif avec des émanations de soufre, loin de tout lieu habité, faut pas rigoler ! On est loin de la petite balade en forêt dominicale. Et il y a déjà eu des accidents auparavant… Je ne dis pas ça pour faire peur mais il faut en avoir conscience.

Vue sur la lagune Lejia depuis le sommet du volcan
Appelle-moi ‘Miss je me réveille à la dernière minute’ !
Du coup, j’ai beaucoup gambergé, hésité, reculé. A tel point que ce n’est que le samedi – qui était une journée de repos après la journée aux geysers de Tatio – que je me suis décidée !! Sachant que 2 jours après, le lundi, je devais impérativement être à Calama en fin de journée pour rendre la voiture de location…
Je me « réveille » en mode ‘C’est quand même con d’être à San Pedro de Atacama, aux portes d’une chaîne de volcans somptueuse et de ne pas saisir l’opportunité – qui ne se reproduira peut-être jamais – de gravir un volcan’
Je m’y prends donc carrément à l’arrache et je contacte Tim de l’agence Voyage Atacama. Pourquoi lui particulièrement ? Parce que Tim est un guide francophone qui bénéficie d’une excellente réputation sur les différents forums de voyage. Et parce qu’il est possible de privatiser les excursions.
Le lendemain, Tim n’est pas libre. En revanche, il est ok pour m’emmener lundi matin et de manière à ce que je puisse être de retour sur Calama en fin de journée. J’ai vraiment de la chance qu’il accepte de m’emmener car d’habitude il n’emmène que les personnes qui ont déjà fait d’autres excursions d’acclimatation à l’altitude avec lui. Le fait de m’être acclimatée pendant 10 jours et d’avoir découvert la majeure partie des sites autour de San Pedro de Atacama me permettent donc d’y aller ! 🙂

Tim, super guide de l’agence Atacama
Journée magiqu-issime avec Voyage Atacama au volcan Lascar !
Départ (très) matinal pour le volcan Lascar
Comment vous dire l’intense mélange d’excitation et de peur précédant l’ascension d’un volcan ? Comment t’expliquer l’adrénaline latente. L’angoisse. Les 50 000 questions qui se télescopent dans mon petit cerveau. L’envie de ressentir et de vivre l’expérience intensément. Bref j’ai pas très bien dormi et à 5H30 du mat’, je suis ready-to-go devant l’auberge de jeunesse.
Tim arrive mais il n’est pas seul. J’ignorais qu’il y avait aussi un chauffeur avec nous pour la journée. Qu’il y ait 1,2, 3 ou 4 personnes avec lui en excursion, Tim part toujours avec une autre personne : là, pendant l’ascension, Tim sera toujours en contact par talkie-walkie avec le chauffeur, prêt à donner l’alerte si besoin. Chez Voyage Atacama, on ne rigole pas avec la sécurité !
Il faut compter 1H30 de trajet. Les discussions dans la voiture vont bon train. Je comprends très rapidement pourquoi les commentaires sur les forums sont si élogieux à propos de Tim. C’est difficile à expliquer comme cela, mais c’est une personnalité solaire, un gars extrêmement enthousiaste et positif, passionné par son métier. A des années-lumière des guides blasés de certaines agences !
Le trajet passe vite malgré la nuit noire qui enveloppe encore le paysage tout entier. Je suis trop contente et en même temps super stressée….

Couleurs encore ‘endormies’ sur la lagune Lejia
Petit déjeuner d’exception face à la lagune Lejia : qui dit mieux?
Pour ajouter encore à la magie de l’excursion, la journée inclut un « démarrage en douceur » à la lagune Lejia. La lagune Lejia est située à 4325 m d’altitude sur l’altiplano. Et l’idée (royale) c’est d’y prendre le petit déj’ au lever du soleil… Ouh là, ce paysage de dingo en arrivant !… Ce reflet parfait des volcans dans la lagune. Pas une ride. Reflet parfait. Symétrie absolue. Et les couleurs qui se dévoilent au fur et à mesure que le soleil sort de son sommeil derrière l’horizon.
Un spectacle comme seul l’altiplano sait en créer.

Lagune Lejia

Reflet des volcans sur la lagune Lejia

Sublime lagune Lejia
Pendant que je reste complètement scotchée, Tim déplie en 2 temps 3 mouvements une table sur laquelle il installe un petit déjeuner royal, juge plutôt sur la photo ! Pain aux olives, petits pains au chocolat, amandes, bananes séchées, barres de céréale, fromage, charcuterie, thé, café… Tout ça en plein désert à plus de 4 000 m d’altitude ! J’ai limite l’impression d’être une princesse au milieu du désert d’Atacama…

Table petit déj’ installée au beau milieu du désert !

Petit déjeuner avant l’ascension du volcan !

Des forces avant l’effort !

Largement de quoi se régaler !

Bientôt prêts à partir !
Mais c’est pas le tout, faut y aller maintenant ! En voiture pour gagner le point de départ de l’ascension. Là, mieux vaut avoir un bon chauffeur et un véhicule robuste : pas de piste, des roches et des pierres issues de la dernière éruption volcanique un peu partout !

Point de départ de l’ascension du volcan Lascar
THE ascension du volcan Lascar
Tim fait tout pour me mettre en confiance, me dit qu’on y va à mon rythme. C’est parti ! Passée l’appréhension des premiers efforts de la montée, je me détends. Pour le moment, je ne ressens aucune des sensations liées à l’altitude. Même pas un petit mal de crâne. Apparemment mon rythme de marche est un bon rythme et j’ai à peine le souffle légèrement plus court que d’ordinaire. Du coup, on dépasse rapidement quelques groupes qui avancent vraiment très doucement.

Démarrage de l’ascension !

Sentier pour gravir le volcan Lascar

Vue en montant

Paysage en montant…

Aucune gêne liée à l’altitude !
Normalement, il faut compter 3-4h pour arriver au sommet du volcan. J’atteins le bord du cratère (qui n’est pas le sommet) en 1h45 ! Aucune souffrance, aucune difficulté. En fait le sentier n’est pas technique, la seule difficulté est liée à la « gestion » de l’altitude.
Et là, la vue plongeante sur le cratère est carrément impressionnante d’autant plus que le volcan Lascar est un volcan actif. Et ce panorama à 360° sur une multitude de volcans, cette sensation d’être sur le toit du monde, c’est juste… comment dire… absolument fantastique !

Pause (bien méritée) au cratère

Soufre

Au bord du cratère

Trop heureuse !

Le cratère… impressionnant !

Tim

On immortalise le moment !
Du cratère, on rejoint le sommet du volcan Lascar. Là, ça grimpouille sec mais sur une distance courte. Je ne ressens toujours aucune gêne. Le seul truc qui me pose problème à ce moment-là, c’est… le vent ! Un vent qui souffle d’une force telle qu’il pourrait dépoiler toute un troupeau de vigognes ! Heureusement que je suis bien équipée. Je mets 15 min pour venir à bout de la montée entre le bord du cratère et le sommet, soit 2h d’ascension au total.
Et là, malgré le vent, comment te dire cette sensation incroyable de me sentir vivante ? De me dire que je suis à près de 6 000 m d’altitude… J’essaie de graver chaque détail de ce spectacle sur ma rétine avant de redescendre. Parce qu’il faut bien redescendre…

Ascension réussie !

Le vent… au sommet…

Sommet du volcan
Redescente aisée !
J’appréhende la descente. Oui je déteste les descentes, je les trouve toujours casse-gueule, comme si les cailloux prenaient un malin plaisir à rouler sous mes chaussures.
Mais le sentier se révèle aussi bon en descente qu’en montée et on est de retour à la voiture plus rapidement que je ne l’aurais imaginé. Oh my god, c’est déjà fini !! C’est passé trop vite !

Redescente
Étrangement on est incapable d’avaler quoi que ce soit. Il paraît que c’est normal et qu’il faut quelques heures avant de pouvoir de nouveau manger quelque chose.
Tim, guide vraiment attentionné, devance mes envies d’arrêts photo sur le chemin du retour et on fait encore quelques pauses pour que je puisse immortaliser ce désert hors-du-commun.

Ah, un bout de piste quand même !

Couleurs surréalistes !

Paysage de dingo !

Ces paysages tellement incroables….

Faut pas chercher la route !

Le véhicule tout-terrain !
A 15H40, soit bien avant l’heure de retour initialement prévue, me voilà de retour à San Pedro de Atacama. Un peu triste que ce soit déjà la fin mais tellement heureuse. Mon séjour ici se termine vraiment en apothéose.
Aujourd’hui, j’ai bien conscience de m’être fait un sacré cadeau en m’offrant un guide pour moi toute seule pour effectuer l’ascension du volcan Lascar, qui veut dire « langue de feu » en atacaméen. Mais je ne le regrette absolument pas. Cette journée a été au-delà de mes espérances les plus folles et restera gravée au panthéon de mes meilleurs souvenirs de voyage.
Merci Tim de l’agence Voyage Atacama d’avoir rendu cette journée carrément inoubliable !
Waouh ! Quelle incroyable expérience ! C’est carrément sensationnel ! Je ne pense pas que j’oserais car plus que la peur de l’altitude et tous les risques qui y sont liés, je marche beaucoup trop lentement… Le seul volcan que j’ai jamais gravi (en dehors de ceux du massif central, lol !) c’est le Piton de la Fournaise, et c’est un souvenir qui fait aussi partie de mes meilleurs souvenirs ! Je me souviens des fumerolles, du pique-nique au bord du cratère, de la vue sur la mer, de la couleur noire de la roche… Mais pas de souci d’altitude, et pas de timing à respecter… Bref, j’avais adoré alors j’imagine pour toi ! En tout cas ça fait vraiment rêver, ça c’est sûr ! Bravo à toi d’avoir osé, d’avoir tenté et d’avoir réussi ! Un grand merci pour ce super retour d’expérience et ces magnifiques photos qui donnent tant envie !
Mais bien sûr que si tu tenterais !!! Chacun monte à sa vitesse ! Au pire tu irais jusqu’au cratère et ce serait déjà formidable.
Et j’imagine bien que le Piton de la Fournaise doit aussi être une expérience géante !