– Les Dolomites en hiver ?
– Oui !
– En hiver… mais t’es vraiment sûre de toi sur c’coup-là ?
– Oui, sûre de chez sûre !
– Tu vas faire du ski ?
– Non, un road-trip.
– … Mais t’as loué un appart’ ?
– Bah non, un fourgon aménagé…
– Un quoi ?… Un fourgon aménagé ? En plein hiver ? T’as vraiment envie de te les geler ?
– Ouais… je suis un peu dingue sur les bords !
Peut-être que, comme mes proches, tu trouves ça complètement déraisonnable de faire un road trip en fourgon dans les Dolomites en hiver. Sauf si… tu es en train de lire cet article parce que tu te ferais bien toi aussi ce genre de plan délire dans les Dolomites en hiver !
Pourquoi les Dolomites ?
Etant une adepte du trio (montagne + rando + grands espaces), les Dolomites n’en finissait plus de me faire baver rêver…
Ces montagnes spectaculaires avec des formes particulières, des crêtes déchiquetées, des sommets découpés, ciselés… Il fallait que je les vois de mes propres yeux et non plus virtuellement, sur l’un ou l’autre réseau social pourvoyeur d’images.
En plus, comme j’habite Nice, aller dans les Dolomites n’était pas non plus un voyage super compliqué à organiser :
● pas besoin de me farcir 12h de vol
● pas besoin de m’absenter pendant 3 semaines (même si j’aurais largement pu passer 3 semaines dans les Dolomites)
Pourquoi les Dolomites en hiver ?
Pourquoi pas les Dolomites en été comme tout le monde ?
– Justement, pour pas faire comme tout le monde !
Alors, oui évidemment, j’aurais pu faire comme tout le monde. J’aurais pu partir dans les Dolomites à la belle saison, histoire de randonner, le pied alerte et les gambettes alertes, profitant de belles et longues journées ensoleillées.
Mais… Les Dolomites en été, c’est…
● collé-serré sur des parkings au coût exorbitant
(30€ pour 24h pour une voiture au Tre Cime, ça fait mal, non ? et si je te dis que pour un fourgon c’est 45€…)
● troupeau de randonneurs sur les sentiers
● bain de foule aux bords des lacs
● rang de sardines dans les refuges
Forcément la beauté des Dolomites a été tellement médiatisée et portée aux nues que tout le monde veut voir les Dolomites… mais en été !
Parce que l’hiver, bizarrement, il y a moins de monde (exception faite des stations et pistes de ski). Et pourtant les Dolomites en hiver… ça envoie du lourd niveau ambiances et paysages.
Les Dolomites en hiver : les Dolomites en mieux !
Les Dolomites en hiver, ce n’est pas seulement découvrir des paysages de montagne grandioses. C’est aussi :
● se laisser happer par des lumières fabuleuses,
● se frotter au froid vivifiant, au silence des grandes étendues,
● s’imprégner d’ambiances cotonneuses,
● se laisser embarquer par l’envoûtante magie blanche
Les Dolomites en été sont splendides, il n’y a aucun doute là-dessus. Mais les Dolomites en hiver sont féeriques +++. On flirte avec l’extraordinaire. Les Dolomites en hiver ont vraiment ce petit quelque chose en plus… De l’ordre du supplément d’âme ?
Et puis, pour le coup, t’es moins dans l’ambiance « sardines en boîte », surtout si t’es… en fourgon !
Pourquoi les Dolomites en hiver et en fourgon ?
Parce que les Dolomites sont une destination parfaitement adaptée à l’expérience d’un road trip en fourgon aménagé ! Peu de villes et une destination outdoor par excellence.
Spot pour la nuit… pour moi toute seule !
En hiver, quand je cherchais un spot pour la nuit :
● les meilleurs emplacements n’étaient jamais pris d’assaut
forcément tous les emplacements étaient systématiquement vides !!
● j’ai jamais eu de voisin-fourgon ou de voisin camping-car pour la nuit
sauf sur l’aire très très moche d’ailleurs pour les camping-car en bas de la route pour le refuge Auronzo.
● Les parkings qui te coûtent 1 bras voire 1 rein en été étaient tous gratuits et c’était top pour être au départ de la rando dès le réveil ! Ou pour pouvoir photographier des endroits sans personne !
Pas de plan béta-bloquant ! Jamais obligée de rentrer le soir !
T’as jamais été frustré-e de devoir rentrer à ta location le soir alors que tu serais bien resté sur place ?
Tu ne t’es jamais senti pris en otage d’avoir réservé un hébergement et de te rendre compte sur place qu’il n’est pas bien situé ?
En road trip en fourgon, je ne me suis jamais dit : faut qu’je rentre ! Au contraire ça donnait plutôt : La journée est finie, mais je reste !
Même si j’avais plus ou moins défini un itinéraire dans les grandes lignes, rien n’était figé. J’ai toujours pu modifier mes plans au jour le jour en fonction de mes envies et de ma fatigue du moment, de la météo… J’ai jamais été coincée par « un toit qui m’attendait sagement »
☛ Découvre la carte de l’itinéraire de mon road trip dans les Dolomites
Bien sûr, c’est aussi vrai pour un road trip en fourgon l’été. Mais l’hiver, la sensation est renforcée :
● les gens redescendent tôt dans les villes, villages, vallées
● il fait nuit plus tôt
● à 17h, je me retrouvais seule au monde, la montagne vidée de ses envahisseurs du jour.
Cette sensation intense de liberté
Dans les Dolomites en hiver, j’ai adoré me prendre des giclées d’air froid au petit matin.
Sortir du fourgon aménagé en pyjama sans que personne ne me voie. Le bout du nez gelé. Le corps mal réveillé. Juste pour le plaisir de prendre mon café fumant dehors. Les yeux lovés sur les sommets auréolés des premiers rayons de lumière. Savourant le plaisir d’être aux premières loges.
Dans les Dolomites en hiver, j’ai souvent ressenti ces papillons dans le ventre.
Comment aurait-il pu en être autrement ? L’aventure donnait du corps à l’instant, à chaque instant. La magie atteignait chaque jour des sommets. L’ordinaire prenait des teintes d’exceptionnel. L’émotion me submergeait face à ces paysages spectaculaires désertés par les foules.
Les Dolomites m’ont allumé des étoiles de neige dans les yeux.
Dans les Dolomites en hiver, j’ai pris plaisir à me laisser drapée dans une nuit toujours trop pressée d’avaler le paysage.
Une nuit criblée d’étoiles. Une nuit hantée par les ombres des sapins. Rester dehors à côté du fourgon. Les oreilles bourdonnant du silence ambiant. Le regard perdu dans le noir. Jusqu’à ce que le froid soit insoutenable. Fermer les stores du fourgon comme si je fermais les volets de chez moi pour la nuit…
Et me dire que demain serait encore un rêve de Dolomites.
Oui, les Dolomites en hiver et en fourgon aménagé, c’est une drôle d’idée. Un peu saugrenue je te l’accorde.
Mais une idée pleine de libertés.
Une aventure géante à taille humaine.
Une expérience unique sortie tout droit d’un grain de folie.
Et tu sais quoi ?
Même si le froid m’a souvent harcelée, ce road-trip en fourgon dans les Dolomites en hiver c’était un kiff absolu !
Rien que d’y repenser, j’en ai des papillons dans le ventre !
Quand y retournez-vous au printemps ou à l’automne?
Quand les temps seront meilleurs pour voyager !