Le lac Chungara, le lac le plus haut du monde, qui enthousiasme la plupart des voyageurs traversant le nord du désert d’Atacama au Chili, m’a vraiment beaucoup déçue. Je vais donc t’expliquer :
● comment aller au lac Chungara et visiter le parc Lauca
● pourquoi le lac Chungara attire les voyageurs
● pourquoi je n’ai pas aimé le lac Chungara.
Bien sûr, cet avis, reflet de mon expérience, n’engage que moi.
Lac Chungara parc Lauca : comment y aller ?
En excursion à la journée depuis Arica ? Totalement déconseillé !
Tout d’abord, sache que je ne recommande pas du tout d’aller visiter le parc national Lauca et le lac Chungara à la journée depuis Arica. Que ce soit une excursion avec un tour operator local ou au volant de ta propre voiture.
Pourquoi ? Parce qu’Arica est située au niveau de la mer, c’est-à-dire à 0 m d’altitude, et le lac Chungara est situé à 4500 m d’altitude. Sache que prendre 4500 m d’altitude sur une journée, c’est énorme. Ton organisme peut très mal le supporter et tu peux avoir le MAM (Mal Aigu des Montagnes).
Découvrir le lac Chungara depuis Putre
Le mieux pour découvrir le parc Lauca, c’est d’y aller au départ de Putre. Putre est situé à environ 160 km d’Arica, à plus de 3500 m d’altitude. Ce petit village est un excellent point de chute pour visiter :
● le parc Lauca et le lac Chungara
● le parc de Las Vicunas
● le salar de Surire
● sans oublier les fameux thermes de Jurasi !
Depuis Putre pour aller au lac Chungara, il te faut :
● prendre la route A-147 pour rattraper la Ruta 11, cella que tu as emprunté en venant d’Arica et qui mène en Bolivie
● au bout de 24 km tu passes devant le refuge de la CONAF
● 55 km après avoir quitté Putre, tu es au lac Chungara
Pourquoi le lac Chungara n’a pas été l’enchantement attendu ?
On vient au lac Chungara :
● parce qu’à 4500 m d’altitude, il est le lac le plus haut du monde
● parce que le cône parfait du volcan Parinacota (6348 m d’altitude) se reflète dans le lac
Sauf que ce tableau en théorie idyllique du volcan se mirant dans le lac se révèle tout autre une fois sur place.
1/ Une météo peu propice à l’enchantement
Je dois reconnaître que ce jour-là la météo n’était pas de la partie. C’est la 1ère et seule fois lors de mon voyage dans le désert d’Atacama que je me suis levée avec un ciel tout gris.
Une journée avec un ciel gris, sans un seul rayon de soleil et avec un vent glacial… on rêve mieux comme météo pour découvrir le lac le plus haut du monde !
Conséquences de cette météo calamiteuse :
● les couleurs du paysage sont ternes et tristounettes
● le volcan Parinacota a la tête dans les nuages – point de cône parfait visible !
● le vent ride la surface de l’eau : point de reflet !
Mais hormis le fait que côté météo je ne suis pas chanceuse, le site n’est quand même pas waouh…
2/ Site sauvage dénaturé entre pollution sonore et pollution visuelle
Ce que les photos du lac Chungara et du volcan Parinacota ne montrent pas, c’est que la Ruta 11 longe le lac. Et cette route est ultra-fréquentée ! C’est un ballet incessant de poids-lourds venant de ou allant vers la Bolivie. Et roulant à vive allure ! Car, je te le rappelle, le lac est à moins de 10 km de la frontière bolivienne.
Une fois sur place, on est donc bien loin de l’image rêvée du volcan se reflétant dans le lac qui inviterait à la contemplation ! Oublie tout de suite calme, sérénité et zenitude !
Tu auras plutôt droit aux gaz d’échappement, au bruit des moteurs plus éventuellement des travaux si ce tronçon est en cours de réparation…
3/ Obligé de rester au bord de la route
Tu ne peux pas faire le tour du lac. En fait, il faudra te contenter, de rester au bord de la route. Tu as juste une petite route qui prend à gauche sur la ruta 11 et qui te permet d’aller au bord du lac.
4/ Décalage entre le tableau décrit et la réalité
Avant d’aller au lac Chungara, j’avais lu des descriptifs qui, à grands coups d’images idylliques, vantaient :
● le reflet du volcan dans le lac
● les troupeaux d’animaux au bord du lac
● les flamants roses sur le lac
En fait, tout dépend de la chance que tu auras ! En tout cas moi je n’ai pas été chanceuse du tout ce jour-là : à part des poules d’eau sur le lac, je n’ai pas eu grand chose à me mettre sous la dent dans l’objectif !
Là encore attention au décalage entre le rêve vendu par certaines photos et la réalité qui peut se révéler cruellement décevante !
L’angle de vue d’une photo peut cacher les défauts d’un site… et le site du lac Chungara dan le parc Lauca en est une illustration parfaite !
Et puis, je dois bien reconnaître que le lac Chungara m’a semblé être un lac « on ne peut plus ordinaire » après les merveilleuses lagunes découvertes dans le désert d’Atacama :
● lagunes Miscanti & Meniques,
● lagune Tuyajto,
● lagunes Escondidas…
Conseil
Si tu manques de temps et que tu dois choisir entre le parc Lauca et le salar de Surire, je te recommande à 200% le salar de Surire.
A travers cet article, je n’ai pas voulu te dire de ne pas aller au lac Chungara. Mais t’alerter sur une réalité dont on ne parle que peu…
Effectivement la météo n’était pas de ton côté ce jour-là mais, même avec un reflet parfait du volcan dans le lac, la proximité de la route aurait à coup sûr brisé le charme… Si mal situé comme il l’est, ce qui fait la réputation du site c’est sans doute principalement le fait que ce lac soit le plus haut du monde, car beaucoup de gens sont très friands de tout ce qui est records… Mais quand on aime les sites tranquilles en pleine nature, forcément la magie a plus de mal à opérer… Et je pense que je serais comme toi… Alors à moins d’avoir une occasion particulière de passer dans le coin, et donc de voir à quoi ressemble « en vrai » le lac le plus haut du monde, je ne le mettrai pas exprès sur ma liste des impératifs à faire dans ce pays… Merci d’avoir montré l’envers du décor en quelque sorte, car on ne nous dit pas tout 😉
Effectivement je suis sûre que le fait de préciser « lac le plus haut du monde » est un sacré argument marketing ! 😉
Et oui à choisir si je n’avais eu qu’une seule journée à Putre j’aurais opté pour le Salar de Surire plutôt que pour le lac Chungara.
Bonjour
Je suis allée au lac CHUNGARA en 1995 en une seule journée très éprouvante mais pas décue dutout. A l’époque le tourisme au Chili commençait à peine et comme français on était appréciés.
la seule contrainte, beaucoup de controles de police et de militaires dans les villes….
Nous sommes restés 5 semaines en allant du nord au sud jusqu’à la Terre de feu et meme USHUAIA
Un voyage inoubliable avec comme compagnon…un Chilien. ensuite j’y suis retournée en 2003 2005 et 2008 avec extension dans les autres pays limitrophes j’espère etre lue Merci
Bonjour
Cela a dû être génial de voyager en compagnie d’un Chilien : rien de tel que d’être accompagné-e par un local pour découvrir et mieux comprendre un pays !
Avez-vous vu beaucoup de changement niveau tourisme entre votre premier voyage en 1995 et celui que vous avez fait en 2008 ?
Avez-vous voyagé en voiture de location ou avec les transports locaux ? Dans quels pays limitrophes avez-vous été ?
Je vous souhaite une belle journée.
Prenez soin de vous
Lac Chungara le 3 novembre 1994 à 9h pour observer une éclipse totale devant le lac sur fond des volcans jumeaux Parinacota et Pomerate.
Inoubliable. J’en ai encore le frisson
De
Décembre 2022, troisième excursion là-bas en 35 ans et pas encore blasé… Surtout en faisant un tour de Putre, à Visviri et Paranicota. Le site paraissait plus sauvage quand il n’y avait que des pistes pour y accéder, mais c’est pratiquement partout pareil. J’ai la nostalgie de mes voyages datant des années 80… Mais profitons toujours de ce que la nature nous offre et le parc Lauta, le lac Chungara offrent des vues merveilleuses, impressionnantes…