Le salar de Surire et cette journée d’excursion au départ de Putre, je m’en souviendrai toute ma vie ! Pourquoi ? Parce que le salar de Surire, c’est un peu le graal de cette traversée mémorable du nord du désert d’Atacama !
Pour te dire à quel point ce lieu est magique, incroyable, saisissant : j’étais prête à dormir dans la voiture et à me les geler à plus de 4000 m d’altitude ! Juste pour me réveiller face à cet endroit merveilleux, juste pour rester une journée de plus sur place.
Cela n’a pas été possible et crois-moi je le regrette.
L’essence : le point noir de l’excursion au salar de Surire…
Ce matin-là, la « mise en route » est un peu difficile. Y a des matins comme ça ou c’est plus compliqué. La fatigue accumulée, l’altitude, le froid, un hébergement pas des plus fun. Et puis, c’est la dernière vraie journée dans le grand nord du Chili (après c’est la route pour le retour).
Et puis, j’ai cette petite inquiétude qui plane avant le départ pour le salar de Surire ce matin-là. La quantité d’essence sera-t-elle suffisante ?
J’ai bien fait le plein d’essence à Arica, en prenant soin d’emporter un réservoir de 20L en rab.
Mais, entre la route Arica-Putre et la journée au lac Chungara, le niveau d’essence a déjà bien diminué.
Or, il n’y a :
● aucune possibilité de se ravitailler en essence à Putre (sauf à payer un prix exorbitant sans réellement savoir ce que tu achètes…)
● aucune possibilité de trouver de l’essence « chemin faisant » pendant l’excursion du jour.
Donc faut que ça tienne toute la journée… Le prochain ravitaillement en essence ne pourra se faire que ce soir, lorsque je serai de retour à Arica.
En attendant, je me demande si ce qu’il me reste d’essence me permettra de faire les quelque 400 km de la journée sur les pistes. Car je n’ai pas du tout mais alors pas du tout envie de tomber en panne d’essence dans cet endroit reculé et très peu fréquenté du désert d’Atacama.
Je croise les doigts…
La piste pour aller au salar de Surire
Sitôt quittée la ruta 11, c’est parti pour des km et des km de piste. Quasiment d’entrée de jeu, les paysages donnent le ton. C’est grandiose. Saisissant de beauté. Incroyable d’immensité. Bluffant de nuances de couleurs.
La piste est tantôt vraiment bonne permettant de rouler à bonne allure, tantôt joueuse avec mon estomac qui n’apprécie pas trop ce massage matinal vigoureux.
Et, si depuis que j’ai loué le pick-up à Calama, je me suis souvent demandée s’il était vraiment utile, là, la piste me donne une réponse sans appel : les 3 passages de gué se font les doigts dans le nez avec un pick-up qui est bien plus haut qu’une voiture citadine.
Et encore, à ce moment-là, je ne me doute pas un instant de ce qui m’attend à la fin de la journée… Je n’aurais sûrement pas rigolé au volant d’une voiture classique…
Guallatire, seul hameau du coin !
Guallatire est un petit village typique dominé par le volcan… Guallatire. Comme dans tous les villages aymara, la petite église blanche est super jolie. Comme il faut faire des choix, je ne m’attarde pas à visiter Guallatire. D’autant que les lieux ont l’air aussi déserts que le village d’Isluga dans le parc d’Isluga.
La réserve de Las Vicunas : vigognes à profusion
Avant d’arriver au salar de Surire, je traverse la réserve de Las Vicunas. Cette réserve a été créée pour protéger la vigogne.
Les animaux pullulent. Il y en a vraiment partout. A droite. A gauche. Tout près. A perte de vue. Tous les 50 m. Ça me rend dingue ! J’ai envie de m’arrêter à chaque troupeau. Pour le coup, je deviens compulsive de la « gâchette » !
Il y a bien sûr des tribus de vigognes. Mais aussi : des alpagas, des lamas, et même des autruches ! Qui l’eut crû ?
Je pense qu’il n’est pas nécessaire de te préciser que c’est le paradis pour les photographes animaliers et amoureux des animaux…
Le salar de Surire : le graal !
Est-ce parce que je ne connais pas le salar d’Uyuni en Bolivie ? Toujours est-il qu’en arrivant face au salar de Surire, je suis émue par tant de beauté.
C’est tout blanc. C’est immense. Les volcans à l’horizon veillent au grain. Une perle court en silence sur ma joue. Aucun mot ne sera jamais à la hauteur de ce que j’ai vu ce jour-là. Même les photos ne rendent pas la réalité.
Le salar de Surire est un écosystème fragile. Les eaux souterraines s’évaporent à la surface, donnant naissance aux salines et à cet immense champ de sel qui s’étend à perte de vue. On peut y observer les vigognes, et 3 sortes de flamants :
● le flamant du Chili,
● le flamant de James
● le flamant des Andes.
Seule l’entreprise d’extraction de sel gâche un peu le paysage. mais il suffit de s’éloigne pour que les lieux retrouvent leur magie. Et là plusieurs options :
● soit tu prends à gauche.
● soit tu prends à droite.
● soit tu fais tout le tour
Moi je prends à droite car :
● c’est le chemin le plus court pour atteindre les thermes de Polloquere. Peu connus, ces thermes naturels sont juste un petit coin de paradis. Il faut compter 25 km pour y arriver. Et j’ai trop envie d’en profiter !
Cet endroit est tellement fabuleux que je n’en parle pas ici : il mérite un article à lui tout seul ! Et c’est par ici que cela se passe pour un bain de bien-être absolu à plus de 4000 m d’altitude !
● le doute plane toujours quant à l’essence et je sais qu’il va falloir être raisonnable… renoncer à faire le grand tour…
Bien sûr, je conseille, si tu as le temps et l’essence de faire le tour de cet endroit magique du bout du bout du désert d’Atacama !
Etre « frappadingue » en voulant rentrer du salar de Surire par une autre route !
Vouloir changer de route…
Après le salar de Surire, je ne rentre pas à Putre mais à Arica où j’ai de nouveau réservé un appart’.
Et comme je trouve que la grande route entre Putre et Arica n’est pas des plus fun, j’ai cette folie de vouloir tenter une autre route de retour… Qui est limite plus courte, en kilomètres du moins !
Donc ouais, complètement kamakaze sur ce coup-là, et je quitte le salar de Surire en prenant :
● la piste pour Parcohailla
● la piste A319 de Parcohailla à Itisa
● la piste d’Itisa à Codpa
● la A35 au niveau de Codpa où je retrouve le bitume
● et enfin la ruta 5 pour regagner Arica
Un itinéraire de pure folie!
Ouais… tout ça c’est trop joli sur le papier… Mais en réalité, les pistes mentionnées sont des pistes pur jus… sûrement jamais empruntées que par des dingues ! Des pistes qui à elles seules justifient la location d’un pick-up surélevé. Le genre de piste qui t’en fait voir de toutes les couleurs. Qui te fait blêmir. Qui te fait bleuir de trouille. Des pierres. Enormes. Des trous. Béants. Le précipice, tantôt à droite, tantôt à gauche.
Je serre les fesses.
Je m’accroche. Si fort que j’en ai des crampes dans les mains.
Je suis morte de trouille.
Mon système digestif se trouve vigoureusement massé.
Et, inutile de te préciser que je ne croise pas une voiture.
Je regrette mon choix.
Mais faut avancer.
Le paysage, entre quabradas et montagnes, est sublime. Mais je n’ai guère le loisir d’en profiter.
Tu m’excuseras si j’ai pas trop de photos à te montrer mais j’étais trop occupée à serrer les fesses !!!
Le bitume : sauvée !
A l’allure où je roule je me demande si je sortirai de la piste vivante avant la nuit… Je vois chaque kilomètre, non chaque mètre défiler…
Tout à coup, alors que la nuit menace de m’absorber en même temps que le désert tout entier, surprise : le bitume !
Je crois que jamais de ma vie je n’aie été aussi contente de retrouver un bout de bitume ! Il est 18h et j’ai juste mis 3h pour faire 90 km !!
A 18h30, je suis enfin sur la ruta 5.
Il fait nuit maintenant, mais ce n’est pas grave, le plus dur est fait !
Je voulais garder un souvenir mémorable de mon périple dans le nord du désert d’Atacama, bah, j’ai été servie ! Bon si c’était à refaire, pas sûre que je ferais le même choix de route au retour…
En attendant si mes photos du salar de Surire t’ont donné envie d’y aller, voici les détails de l’itinéraire (aller hein ?!!)
Itinéraire de l’excursion au salar de Surire depuis Putre
● Depuis Putre, rejoins la ruta 11, la « route internationale » que tu as prise en venant d’Arica et qui mène aussi au lac Chungara.
● 25 km (environ 30 min de route) après avoir quitté Putre, à droite tu as l’embranchement de la ruta A-235 direction Guallatire et le salar de Surire.
● 85 km après le départ, tu es à Guallatire.
● Tu continues toujours sur la A-235. En même temps, y a pas 36000 options. Donc en principe, tu ne peux pas te tromper de piste. Tu traverses la réserve de Las Vicunas jusqu’au salar de Surire.
● Depuis Putre compte environ 4h (nombreuses pauses photo inclues !) pour atteindre le salar de Surire.
Quelle aventure dis donc ! Je comprends autant ton émotion face à l’immensité et à la beauté de ce Salaar de Surire que ta crainte du manque d’essence et ton angoisse sur le chemin (euh… la piste défoncée…) du retour. En tout cas ça donne vraiment envie d’y aller pour voir ces paysages « en vrai ». Quant à tous ces animaux, je te dis même pas comment ça me fait rêver ! Merci pour ce très beau partage !
Le salar de Surire, sûrement l’un des plus beaux endroits de mon voyage au Chili, tellement reculé ! Bon pour la piste défoncée, c’était vraiment pas une bonne idée !!!
Bonjour Nath,
Super blog sur le nord du Chili. Passionnant et vivant….in grand merci.
J’envisage de le faire le circuit suivant .
Arica Putre
Parque Lauca 2 jours trop?
Puis la route Putre, salar de Surire , Arica par la A 31. Es ce faisable en une journée
Bonjour,
En raidon du changement important d’altitude entre Arica et Putre, je vous conseille de passer au moins une nuit à Putre avant de faire : Putre, salar de Surire , Arica. Oui, Putre, salar de Surire , Arica, ça se fait sur une journée (je l’ai fait) mais il ne faut pas traîner. En revanche, je ne sais plus si j’ai pris la A31 pour redescendre sur Arica. Pour la parc Lauca, tout dépend ce que vous avez prévu de faire. Personnellement j’ai été déçue mais les goûts et les couleurs…